« The Color Line » ou « la Ligne de couleur », au musée du Quai Branly, expose le travail des africains-américains, peuple emblématique de la lutte contre l’esclavage. L’exposition se terminera le 15 janvier prochain.

Le 2 décembre a lieu la journée Mondiale pour l’abolition de l’esclavage. C’est l’occasion de se rendre à l’exposition « The Color Line », au musée Jacques Chirac à Paris. L’exposition met en relief des œuvres d’artistes africains-américains de l’époque de l’esclavage à nos jours, en passant par la ségrégation aux États-Unis.

De l’esclavage à « la Ligne de Couleur »

Mêlant pots en argile, cannes en bois et bouquet de coton, les créations d’un ancien esclave, David Drake ou « Dave the Potter » (« Dave le Potier »), rappellent sans aucun doute les plantations de coton du 19e siècle. Ce noble pot peut en contenir 20 autres/ remplissez-le d’argent, il vous le rendra bien », décrit la légende de cette œuvre du 8 avril 1858, soit 7 ans avant l’abolition de l’esclavage.

L’exposition se poursuit sur un texte au mur intitulé :  « Libres mais Noirs… La Reconstruction ». Il rappelle la fin de la Guerre de Sécession ainsi que l’assassinat du Président Abraham Lincoln en avril 1865, symbole du mouvement abolitionniste. Le texte démontre que si les noirs sont libres officiellement, ils restent esclaves dans certains esprits.

Enfin Libres…

Les dernières œuvres sont plus récentes. Parmi elles, une acrylique sur toile de Faith Ringgold, datant de 1997. « We came to America », « nous sommes venus en Amérique » représente une Statue de la Liberté noire, portant un enfant et plusieurs africains-américains en train de se noyer.

Aminata Sakho a 32 ans. Cette jeune parisienne a décidé de consacrer son samedi après-midi à l’exposition. Comme elle, une centaine de personnes est présente au musée ce jour-là. D’origine franco-malienne, elle est venue découvrir les artistes africains-américains dont elle ignorait l’existence et rendre hommage à ses ancêtres. Foulard africain sur la tête, elle explique : « l’exposition est bien organisée, on ressent vraiment le passage d’une période à l’autre ».

L’exposition délivre en ce sens un message d’espoir. Si les États-Unis, symbole de la lutte contre l’esclavage, ont aboli la traite des êtres humains le 18 décembre 1865, d’autres après eux ont pratiqué et pratiquent encore ce type de procédés. A l’aube, de la journée pour l’abolition de l’esclavage, l’exposition prend alors tout son sens.

Matou DIOP

Photo de une: Exposition « the Color Line » au musée Branly

Crédits photos: Matou Diop

Article publié initialement sur goparisgo.wordpress.com