La photographe Aleyah Solomon partage sa vie entre Paris et Halifax. Son travail dans la mode et le tourisme s’inspire de ses deux cultures.

C’est autour d’un café que nous retrouvons Aleyah Solomon, photographe professionnelle de 34 ans au visage enfantin. Aleyah s’interrompt dans ses notes. Elle prépare un nouveau guide, inspiré de ses clichés parisiens. Née au Canada, en Nouvelle-Ecosse, depuis 2013 elle voyage entre Paris et Halifax.  Avant, d’il y a deux ans, s’installer définitivement la moitié de l’année dans la capitale française ou elle créé le magazine digital Here & There (2015).

Cadette d’une fratrie de quatre enfants, elle étudie la photographie à l’Université NSCAD (Nova Scotia College of Art and Design) et obtient une maitrise en beaux-arts et en design. Son amour pour la photo vient de son père, qui documentait beaucoup les vacances en famille.  Tout autant que les moments de la vie quotidienne. Elle le décrit d’un ton fier, avec « un appareil photo greffé autour du coup ».

C’est tout naturellement qu’à 7 ans, Aleyah commença à lui emprunter son appareil photo. C’est à l’université qu’un de ces professeurs lui conseille « de traiter son appareil comme s’il faisait partie de sa tenue, car on ne sait jamais ce que l’on va croiser en chemin», émue elle confie que l’image de son père lui revient sans cesse en tête.

Aleyah Salomon

Aleyah essai de raconter une histoire à travers chaque photo, comme si tout avait une place dans le champ. Les passants deviennent des personnages du récit qu’elle capture. Il lui est difficile de choisir une de ses photos préférées. « C’est par phase », dit-elle. A son bureau parisien, elle est assise à côtés d’une de ses premières impressions cadre. Un détail de la Tour Eiffel sur laquelle on distingue très clairement des personnes montant les marches entre les poutres en fer forgées. Réajustant sa tasse de café sur la soucoupe, elle confie d’un regard passionné, qu’en regardant cette photo « elle voit tous les détails qu’elle avait en tête le jour de la prise de vue. »

Mais d’où vient cette inspiration ? Jour après jour, ville après ville, saison après saison, afin d’être en éveille avec ce qui l’entoure, Aleyah essai de rester en mouvement autour de l’art, pensant que « l’inspiration est contagieuse ». Elle aime trouver de nouveaux lieus et les partager. C’est là où réside la motivation pour son guide photographique qui doit sortir à l’automne prochain.

EIFFEL_5966_resize

Il lui est impossible de tourner le bouton off sur sa personnalité de photographe. Quand elle se promène, ce n’est jamais sans son appareil photo et un calepin, tous deux posés sur la table à côté de nos cafés maintenant froid, afin de mettre des mots sur ce qu’elle voit. Une lumière qui l’intrigue, des personnes en mouvement, ou immobile, qu’elle cadre à la perfection afin de les faire rentrer dans son récit. Sa passion première reste le portrait, les « êtres » sont pour elle fascinant même dans des taches simples, « comme prendre un café », elle rigole. Mais Aleyah revient toujours à la nature, l’océan a toujours été présent dans sa vie « l’océan change et les vagues se transforment en personnes que je peux mettre en scène comme si j’étais en pleins milieu de Paris ! ».

Alexa Bouhelier-Ruelle

Crédits photos: Aleyah Solomon