[VIDÉO] Ouvert en 2020, Global Défense Féminine offre des formations d’autodéfense sur le lieu de travail, avec comme but ultime d’enseigner aux femmes comment se soustraire à une agression.

Ne pas subir. C’est par ses trois mots que Guillaume a décidé de décrire son innovant projet de Global Défense Féminine. Lancé en 2020, ce programme, uniquement réservé dans un premier temps aux femmes, puis dans un second aux enfants, apporte une réponse mesurée et efficace à une agression.

C’est après une longue discussion avec ses filles, qui ne se sentaient pas assez capables de se protéger, que Guillaume a eu l’idée de cette formation. Elle est devenue une évidence quand il a pris conscience du nombre d’attaques envers les femmes.

Par où commencer ? On pourrait parler des 102 femmes tuées par leurs partenaires ou ex-partenaires en 2020 (selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes) ou bien des 94 000 femmes de 18 à 75 ans victimes de viols ou de tentatives de viol chaque année (INSEE). On peut continuer avec cette femme sur cinq concernée par une forme de harcèlement au travail (étude du Défenseur des droits).

Des solutions pas assez efficaces

Si l’État a mis en place des communications exprimant l’importance de l’égalité femme/homme et que des réponses juridiques sont possibles, le nombre d’agressions ne connait pas la diminution attendue. Par ailleurs, l’expérience d’une agression est traumatisante, mais les conséquences post-traumatiques le sont tout autant, que ce soit sur le plan social ou professionnel.

C’est ce que croit Guillaume qui, depuis 2020, a accueilli plus de 80 femmes dans ses stages, principalement en banlieue ouest de Paris. L’objectif est de garantir aux participantes des outils pour éviter, parer et agir en cas de débordements. Le tout par des automatismes rapides, simples, efficaces et accessibles. Il faut que les femmes qui redoutent les agressions puissent se réapproprier l’espace public sans crainte.

Former sur le lieu de travail

Autre facette importante de cette formation : elle peut se faire en partie sur le lieu de travail afin d’éviter les soupçons d’un mari violent par exemple.

“Je me suis sentie plus forte et j’ai pris confiance. J’ai des ressources et je peux m’en servir. Depuis j’ai changé mon comportement”, raconte Carole après son premier stage. “Ces techniques ont pour effet de redonner aux femmes leurs droits, leur confiance, et leur place dans la société”, ajoute Delphine.

Le projet attend désormais une labellisation officielle pour pouvoir se développer.

Elias Lemercier et Ilana Levy

Crédit photo de Une : Global Défense Féminine

Cet article est paru initialement sur ParisGo, blog du cours de journalisme en ligne. La vidéo a été réalisée dans le cours de Journalisme Mobile (Mojo).