[DIAPORAMA] A Morangis (Essonne), le Secours Populaire se démène pour faire face à l’afflux de nouveaux bénéficiaires des derniers mois, tout en respectant les règles sanitaires.

Le soleil d’hiver vient de se lever, la température ne dépasse pas 5 °C. Pourtant, ils sont une vingtaine ce samedi encore pour mettre en place la distribution hebdomadaire du Secours Populaire à Morangis (Essonne). Ces derniers mois, l’association humanitaire a dû revoir toute son organisation, en plus de faire face à un nouvel afflux de demandes d’aide. Mais le moral ne faiblit pas. Ici, personne ne compte le temps qu’il donne.

  • File d'attente à l'extérieur du Secours Populaire
  • Bénéficiaire mettant la nourriture qu'on lui donne dans son sac.
  • Caddies de bénéficiaires.
  • Bénévole distribuant des oranges à une bénéficiaire.
  • Masques chirurgicaux dans un carton.
  • Bénévoles autour d'un bureau couvert de documents.
  • Nouvelle bénéficiaire sort du bureau d'inscription.
  • Portrait d'une bénévole.
  • Carton de casques-jouets de Stormtroopers.
  • Vestiaire du Secours Populaire.
Une organisation bouleversée par le coronavirus

Comme partout ailleurs, l’ONG a revu sa manière d’accueillir du public. Désormais, seul un bénéficiaire à la fois peut rentrer dans le local et une grosse partie de la distribution a lieu dehors, faute de place. Un problème de plus en plus ressenti avec l’arrivée du froid. Heureusement, la nourriture ne manque pas. A proximité de Rungis, les associations de la région obtiennent fréquemment des palettes d’invendus de la part des grossistes.

Par ailleurs, le Secours Populaire à des accords avec Carrefour, permettant de faire la tournée hebdomadaire des supermarchés alentours de la marque pour récupérer des produits frais. A l’arrivée sont distribués des fruits et légumes, des produits basiques comme des pâtes ou du riz, de la viande ou du poisson (souvent selon que les personnes mangent ou non du porc), des yaourts et du fromage. Selon les semaines, des gâteaux, des sucreries ou d’autres produits moins courants sont aussi donnés.

Des bénéficiaires de plus en plus nombreux

Une nouvelle masse de demandeurs est arrivé avec le coronavirus. Nombre de migrants se retrouvent souvent bloqués dans cette ville pavillonnaire à deux pas d’Orly où se trouvent plusieurs hôtels sociaux et hébergements d’urgence. Ces derniers mois, beaucoup viennent de Côte d’Ivoire, dont ils fuient les violence, et attendent le traitement de leur demande d’asile en France. Problème, avec la crise sanitaire, leurs dossiers restent bloqués. En attendant, les situations de précarité se renforcent, d’autant plus que les rares jobs qui leurs sont accessibles ont souvent disparus avec la pandémie.

« Avec tout ça, nos distributions durent de plus en plus longtemps. Il arrive qu’à 15h nous n’ayons pas encore fini. Ce n’est pas facile pour les bénéficiaires non plus d’attendre dans le froid mais nous faisons du mieux que nous pouvons », souligne Muriel Monjanel, bénévole depuis une quinzaine d’années. C’est pour cela que l’association cherche à obtenir un local plus grand, qui leur permettrait d’améliorer les conditions d’accueil. Malheureusement, la mairie est lente à prendre des décisions, d’autant plus depuis la crise sanitaire, alors que la situation devient de plus en plus urgente.

Mais la bénévole ne se décourage pas. Les conditions l’imposent: « Nous sommes la seule antenne dans le département à avoir autant de bénéficiaires. C’est sur que ça prend du temps. Mais quand quelqu’un appelle, qu’il vient d’arriver à l’hôtel social et qu’il n’a rien à manger, comment voulez-vous ne serait-ce qu’imaginer refuser de l’aider »?

Youenn Madec

Crédits photo de Une : Youenn Madec.

Cet article est paru initialement sur ParisGo, blog du cours de journalisme en ligne.