Les centres de planning familial, de la protection maternelle et infantile et les associations de prévention sont nombreux en Essonne. Ce qu’ils ont à offrir aux jeunes n’est pourtant pas toujours mis à leur portée.

A Draveil, l’association ‘Ressources prévention’ se met à la disposition des jeunes et des groupes scolaires pour apporter de l’aide et des éclaircissements. L’équipe est composée de trois psychologues, deux médecins addictologues, deux éducatrices ainsi que d’une infirmière.

Leur objectif: agir dans une démarche de prévention collective pour les adolescents de onze à vingt-et-un ans. L’association peut être appelée pour intervenir dans des classes de 4ème et de 3ème de la ville. « Ce sont les directeurs d’établissements qui font appel à nous en général, souvent lorsqu’il se passe des choses», explique José Longo, directeur de l’association.

Au collège de Draveil, l’une des élèves de 4ème a été victime d’attouchements. C’est la raison pour laquelle le chef d’établissement a fait appel à l’association. « Ce qui est important dans notre démarche, c’est que les jeunes se sentent en confiance , pointe Christophe Guichot éducateur. Le fait qu’on vienne de l’extérieur nous permet d’avoir une approche neuve».

« Ce qui est dommage, c’est d’attendre que des choses comme ça se passent pour faire appel à ces structures », s’afflige l’infirmière du collège de Draveil. De plus, les interventions extérieures sont rares dans les plus petits collèges d’Ile-de-France comme celui de Savigny-sur-Orge.

 « Nous avons fait appel à l’association parce qu’elle aborde ces sujets de façon ludique, avec des ateliers », affirme Claudine H*, chef d’établissement à Draveil. Le jour de notre visite, le groupe d’intervenants avait utilisé le potager du collège pour proposer un atelier ‘jardinerie’. « Cet atelier est très explicite, les jeunes utilisent des fruits et des légumes qui les renvoient aux émojis qu’ils connaissent aux symboles souvent sexuels », continue Christophe Guichot. Cela les met sur la piste de réflexion générant un certain nombre de réactions.

« C’est important qu’on nous appelle pour ouvrir la discussion de la sexualité que les programmes de sciences ne permettent pas », confie l’infirmière de l’association. En travaillant sur plusieurs écoles, elle s’est rendu compte que les dispositifs d’intervention sont très différents en fonction des établissements. Beaucoup d’élèves n’ont pas l’occasion de rencontrer ces intervenants, ou alors seulement une fois que le mal ait été fait.

Même si l’Education nationale oblige tous les collèges à organiser un échange entre des professionnels et les adolescents, cette mesure n’est pas toujours entreprise partout. Les élèves de la France entière n’ont donc pas tous de manière égale accès à ces discussions et sensibilisations.

Luana LEEMAN

Cet article a été écrit dans le cadre d’une enquête pour le cours d’écriture de presse https://wordpress.com/view/m2proparis3journalismebilinguemag.wordpress.com

* Le nom a été modifié pour garder l’anonymat.